Le grand livre de l'Afrique
Nous avions rencontré la veille Malele Campo, piroguier de son état. Nous allons avec lui aujourd'hui, de l'autre coté du fleuve Niger, à une heure de navigation, dans un village nommé Kalabougou.
C'est ici que les femmes fabriquent les poteries vendues dans les villages de la région.
Arrivés sur la berge du village, nous partons à la rencontre du Chef du village pour lui donner 3500 F CFA ( sorte de taxe ).
Puis nous partons à la rencontre des villageois et villageoises, en compagnie de notre piroguier. Les bonjours se succèdent, les mains serrées ne se comptent plus, il n'est pas rare non plus que les enfants ne veuillent pas la lâcher...
Rencontre avec ces femmes qui chaque jour fabriquent des dizaines de poteries pendant que les hommes cultivent ou pèchent.
Les pots sont ensuites séchés et cuits sur de grands brasiers.
mur en banco
Le village semble hors du temps, hors de tout, un village comme on l'imagine, rudimentaire mais chaleureux, un lieu extraordinaire...
Retour en pirogue à Segou, demain direction Djenné.
18/07/07
Départ matinal en taxi pour la gare routière. nous devons rejoindre Segou, ville au bord du fleuve Niger, à 230 kilomètres de Bamako. Nous achetons nos billets, on nous annonce après coup que le bus est parti depuis 10 minutes... On négocie finalement avec le chauffeur du bus qui va a Mopti, pour qu'il nous lache à Segou.
Après 4 heures de route a observer les villages de cases, rassemblés autour de leur four en argile, nous arrivons à destination. Nous trouvons un hotel, sommaire mais sur les rives du fleuve Niger.
Nous déjeunons et je pars me promener seul dans le village.
Point de goudron mais des chèvres qui gambadent à souhait, des gamins qui viennent me serrer la main pour me dire bonjour et me demander si ça va... Segou semble paisible et les habitants très ouverts.
Les discussions vont bon train, je m'assieds avec un homme qui me fait profiter de sa petite radio, pour écouter les infos de RFI, un autre me parle de son premier jour de classe en septembre 1954, on m'offre du miel et des fruits... Il me semble que je suis le seul "toubabou" ( blanc ) à l'horizon.
Je parviens jusqu'au bout de la jetée, c'est alors que je rentre avec force mais douceur dans le "grand livre de l'Afrique". Toutes les images, les sons les odeurs que j'imaginais avant le départ, se concentrent sur cette vue que j'ai.
Les pecheurs jettent de leur pirogue, leurs filets à l'eau, les femmes lavent le linge dans le fleuve, les enfants font leur toilette, des dizaines d'embarcations débarquent des denrées à destination des ânes ou des charrettes attendant patiemment sur le bord...
Je suis assis les pieds au dessus de l'eau, les gamins attendent leur père et m'expliquent qu'il n'y a pas beaucoup de poisson en ce moment. L'Afrique s'offre à moi, je n'en perds pas une miette.
Deux matelas posés à même le sol en compagnie de bestioles inconnues, 35 °c dans la chambre, notre périple africain continue...